Écouter 3 dedans 7. Pièce écrite par Lori Freedmann. Première performance : 4 mai 2002 à Calixa Lavallée (Parc Lafontaine) par L'Ensemble Canevas. Commandée de Supermusique. Interprétée par Nicolas Caloia (Contrebasse), Aimé Dontigny (Trompette), Joane Hétu (Saxophone), Danielle P. Roger (Percussion), Lee Pui Ming (Piano), Chantal Dumas (Électronique), Lori Freedman (Clarinette basse).
Trois Dedans Sept (2002) est écrit pour clarinette, saxophone, trompette, piano, contrebasse, percussions et échantillonneur électronique. La pièce est divisées en trois sections : « Intro », « Le Corps » et « L’Extro », d’où la provenance du titre : trois sections de musique pour sept instrumentistes. Une des principales caractéristiques de la méthode de Freedman dans la notation de Trois Dedans Sept est qu’elle met l’accent créatif sur l’exploration de différentes sortes de relations musicales, plutôt que sur les hauteurs et les matériaux rythmiques. Freedman explore plusieurs sortes de relations musicales, passant de la dynamique d’alternance de chefs dans « Intro », aux contrastes entre les relations consonantes et dissonantes dans « Le Corps », jusqu’à la juxtaposition de l’individu, le DJ échantillonneur et le groupe dans « Intro » et « L’Extro ».
La première section, « Intro », est basée sur une progression d’accords présentée comme une matrice de hauteurs. Cette matrice montre à la fois les relations de hauteurs à la verticale et à l’horizontale, autant pour l’harmonie et la voix dominante que pour l’instrumentation. « Intro » consiste en six phrases correspondant à chaque accord dans la matrice. Lori Freedman structure les phrases selon une dynamique de leader, où une musicienne désignée indique la dynamique d’une phrase selon le ton du premier accord joué. Cette musicienne-chef d’un accord donné est désignée par le carré entourant la note tirée de l’accord. Les autres musiciennes entrent en séquence selon l’ordre dans lequel elles apparaissent dans la matrice, suivant la chef d’une manière similaire. La partie électronique est toujours la dernière à entrer dans une phrase, insérant des échantillonnages de sons de qualité soutenue. La pièce débute avec les musiciennes hors scène, dispersés à travers l’espace du concert. À la fin de chaque phrase, alors que les échantillonnages électroniques sont en crescendo et diminuendo, les musiciennes font un grand pas vers la scène, de sorte que, avec la fin de « Intro », toutes sont sur scène et prêtes à jouer l’accord final tutti et fortissimo.
La deuxième section, « Le Corps », présente trois « mondes de sons » contrastants: « L » pour un legato de la ligne mélodique, « S » pour sept motifs de huitièmes de notes avec certaines hauteurs accentuées, et « F » pour une style « funk tordu ». Chaque monde de sons présente un ensemble distinct de hauteurs, de rythmes et de styles. « Le Corps » est divisé en quatre sections indiquant différentes combinaisons d’instruments, tout comme différentes combinaisons de mondes de sons. Un instrument de chaque section effectue la transition avec la prochaine section, à l’exception de la dernière section. Celle-ci interrompt les sections précédentes avec un passage tutti dans le monde « F », joué de manière « grossière », résultant en une musique funky très forte et dissonante. Ainsi, contrairement aux manières conventionnelles de comprendre les relations semblables et différentes, le moment le plus perturbateur de la pièce survient lorsque tous les musiciens jouent le même monde de sons, « F », contrairement aux sections précédentes où les musiciens jouent des mondes différents.
Dans la section finale, « L’Extro », les musiciens font lentement leur chemin vers la hauteur à laquelle ils ont été assignés dans le cluster final de hauteurs soutenues. La pièce se termine avec l’échantillonneur émergeant de ce cluster avec un échantillonnage que Freedman indique seulement comme étant « quelque chose de doux, mignon (sweet) ».