Écouter The Seasons: Vermont/autumn (1980-1982). Pièce écrite par Malcolm Goldstein. Première performance complète : 26 février 1983; Real Art Ways, Hartford, CT. Interprétée par Robert Black (contrebasse), Marck Steven Brooks (flûtes de bois, guitare électrique, percussion), Joseph Celli (haut-bois, cor anglais, ocarina), Malcolm Goldstein (violon), Tom Guralnick (saxophones ténor, basse et soprano, vaccuphones), Brian Johnson (vibraphones, percussion), Kenneth Karpowicz (voix intensifiée, accordéon).
The Seasons / Vermont est une composition d’envergure pour un orchestre de chambre et un collage sur bande magnétique. Le nombre de musiciens et l’instrumentation de l’orchestre de chambre ne sont pas spécifiés. Plutôt, à travers chaque mouvement, Goldstein encourage chaque musicien à utiliser plusieurs instruments, des objets trouvés, la voix et le corps afin de créer des sons. La durée totale est approximativement d’une heure, divisée en quatre mouvements, un pour chaque saison.
Les parties de la bande magnétique présentent un collage de sons trouvés suivant des exemples évoquant chaque saison, et les musiciens sont encouragés à créer un environnement sonore unifié entre l’ensemble live et le collage de la bande magnétique. Ainsi, le collage de la bande magnétique sert de point de départ pour les matériaux musicaux mêmes, alors que Goldstein indique spécifiquement que les matériaux musicaux live devraient servir d’extensions de la texture générale et des caractéristiques des exemples mis sur la bande magnétique.
Dans chacune des partitions, Goldstein intègre librement la notation standard et des notations graphiques, tout comme du matériel trouvé, dans le but de démontrer les résultats musicaux souhaités. Ainsi, la notation pour chaque mouvement est unique. Un ensemble d’instructions détaillées accompagne chaque mouvement, expliquant chaque détail de la notation et les résultats musicaux désirés.
« Summer » (quinze minutes) et « Autumn » (douze minutes et trente secondes) sont des improvisations basées sur des événements. Ces mouvements constituent des événements musicaux isolés séparés par des silences. Pour les musiciens, Goldstein met l’accent sur des pratiques d’écoute attentive et de réaction au contexte audio ambiant.
Dans « Winter » (vingt-cinq minutes), Goldstein fait contraster des passages d’improvisations structurées avec des extraits musicaux entièrement pré-composés. Les improvisations structurées sont constituées d’entités musicales distinctes interagissant l’une avec l’autre afin de créer une texture ambiante dynamique. Les sections pré-composées présentent des lignes contrapuntiques écrites en notation standard et proportionnelle.
« Spring » (sept minutes et trente secondes) est une improvisation structurée utilisant une carte de rivières et ruisseaux du Vermont comme guide pour d’éventuelles trajectoires musicales. Goldstein indique un ensemble de matériaux musicaux de base pour chaque musicien, afin que chacun puisse les utiliser à sa propre manière. Le résultat est une texture musicale très complexe où l’accent est mis sur les changements subtils de timbre.
Globalement, Goldstein réussit à capturer des environnements musicaux hautement complexes, dynamiques et esthétiquement uniques à travers une approche notationnelle intégrée. Évitant les restrictions associées à l’usage strict de la notation standard, Goldstein est libre d’explorer les limites entre la composition et l’improvisation, le musicien seul et l’ensemble, les pratiques de performance standard et non-standard, ainsi que la distinction entre les sons traditionnels, les sons moins traditionnels et le bruit.