Joane Hétu

12 moments brefs

Écouter 12 moments brefs. Pièce écrite par Joane Hétu. Enregistrée en concert le 10 septembre 2007 à Montréal par Joane Hétu. Interprétée par Jean Derome (saxophone soprano, objects et voix), Joane Hétu (saxophone alto et voix), Diane Labrosse (échantillonneur), Danielle Palardy Roger (percussions), Pierre Tanguay (batterie), Martin Tétreault (tourne-disques).

Avec 12 moments brefs (2000), l’intention de Joane Hétu était de créer une pièce qui fonctionnerait avec n’importe quel ensemble de deux musiciens ou plus, et pour n’importe quelle instrumentation. La pièce est une étude du temps, qui reste, selon Hétu, l’aspect de la musique improvisée offrant le plus de défi. En mettant l’accent sur la multitude de perspectives possibles à l’intérieur d’une durée d’une minute, l’intérêt musical principal de cette pièce provient des contrastes de ces perspectives au cours d’une performance donnée.

Intervalles

Les intervalles d’une minute sont eux-mêmes particuliers au niveau perceptif. Ils peuvent être perçus comme relativement courts ou longs dépendant de la nature de l’activité musicale prenant place. Aussi, les moments de rupture où les instrumentistes passent d’une minute à l’autre sont des moments excitants et d’une rare intensité, car dans un très court laps de temps, tous les musiciens de l’orchestre changent de matière sonore en même temps.

Répondre au moment

12 Moments brefs est constitué de douze épisodes, ou « moments », durant chacun une minute précise, joués de manière successive, et les changements d’un moment à l’autre se font par un chef. Après avoir essayé des durées totales plus ou moins longues, Hétu a décidé que douze minutes sont suffisamment longues pour permettre aux musiciens d’avoir un élan, mais pas trop longues pour que le public perde intérêt. Les musiciens sont mis au défi non seulement d’anticiper le temps correctement, mais aussi de sculpter, dans un intervalle de temps bref, une matière musicale intéressante et significative. Étant donné la relative brièveté d’un épisode, il y a assez de temps pour affirmer et soutenir une seule idée spontanée. La pièce dépend principalement de l’habileté de chaque musicien à répondre spontanément au moment, ainsi le degré de risque de cette pièce est très élevé. Par exemple, un danger évident implique la continuité d’un épisode donné, car personne ne sait en avance ce que les autres musiciens joueront. Deux autres variables nuancent la pièce. La première consiste en deux épisodes de silence qui doivent être observés ad libitum par chaque musicien durant le déroulement de la pièce. Ceci assure une certaine variation dans l’instrumentation de l’ensemble. La seconde variable, devant également être observée ad libitum par chaque musicien, est de conserver le même matériau d’un épisode au suivant.

La partition

Comme la pièce est structurée par le concept plutôt que par la partition — la partition consiste en une seule page de consignes très brèves, pouvant être mémorisées rapidement — elle est facile à comprendre et intéressante pour les musiciens. Hétu a connu beaucoup de succès avec cette pièce lors de différentes performances, dans des contextes différents et avec des improvisateurs d’âges et d’expériences variés.

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Copyright 2009. Last modified on February 23, 2009